• Quand un historien se penche sur l' histoire de sa famille, il a des surprises. Car c' est une chose que d' être un spécialiste des XIXe et XXe siècles, et autre chose que de voir les siens payer leur tribut à la mortalité infantile, à la guerre, à la tuberculose, au déclassement. C' est déconcertant de confronter ses souvenirs aux événements, au journal intime de son frère, et de se rendre compte que la vie était austère à Arcueil que l' exode a pu passer pour une drôle d' aventure...
    Ce tissage de matière vive, à la fois objective et subjective, donne à ce récit poignant mais teinté d' humour, profondeur, dynamisme, lumière et émotion.


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    Le siècle des génocides, Violences, massacres et processus génocidaires de l'Arménie au Rwanda
    par Bernard Bruneteau (Armand Colin, 2004, 256 pages)

     

    L'horreur d' Auschwitz n'est pas d'essence extra-terrestre mais constitue une synthèse paroxystique de différents éléments que l'on retrouve tout au long du XXe siècle.

    Avec Le siècle des génocides, Bernard Bruneteau, professeur d'histoire contemporaine à l'université Pierre Mendès France-Grenoble II, s'est mis en quête du fil conducteur qui relie entre eux les crimes génocidaires du XXe siècle.

    Il montre la continuité et la parenté entre tous ces génocides et crimes contre l'humanité qui ont débuté à l'époque coloniale et se sont poursuivis jusqu'à nous, au Rwanda.

    Une lecture douloureuse qui nous éclaire sur ce siècle de fer et de sang.

    Définir les concepts avec rigueur

    L'Histoire récente et les textes anciens, dont la Bible, abondent de récits d'extermination. Faut-il pour autant tout mettre dans le même sac génocides, massacres de masse, exterminations de populations entières, crimes de guerre, crime contre l'humanité,...? Pour prévenir toute confusion, Bernard Bruneteau rappelle l'importance d'une définition rigoureuse des concepts nouveaux de crime contre l'humanité et génocide.

    – Le crime contre l'humanité

    La distinction entre crime de guerre et crime contre l'humanité est introduite par l'accord de Londres du 8 août 1945. Cet accord dresse les statuts du Tribunal militaire international qui jugera à Nuremberg les criminels nazis. Il invoque à propos de ces derniers l'incrimination de «crime contre l'humanité» ( *). C'est la première utilisation de ce concept depuis... Robespierre.

    Le crime contre l'humanité est défini comme «l'assassinat, l'extermination, la réduction en esclavage, la déportation et tout autre acte inhumain commis contre toutes les populations civiles, avant ou pendant la guerre, ou bien les persécutions pour des motifs politiques, raciaux ou religieux» (article 6c).

    On peut noter que cette définition est restreinte au cadre de la Seconde Guerre mondiale et de ses origines. Elle n'a été généralisée qu'en 1998 lors de l'établissement de la Cour Pénale Internationale.

    – Le génocide

    Le concept de «génocide» ( *) est défini lors de la première session de l'Assemblée générale des Nations Unies, le 11 décembre 1946 comme «un déni du droit à la vie des groupes humains», que ces «groupes raciaux, religieux, politiques et autres, aient été détruits entièrement ou en partie» (résolution 96).

    Le génocide ainsi défini entre dans la catégorie des crimes contre l'humanité.

    L'allusion au fait politique déplaît à l'URSS qui a beaucoup à se reprocher en ce domaine. Aussi la définition est-elle édulcorée dans l'article II de la Convention des Nations Unies du 9 décembre 1948 qui définit comme génocide «des actes commis dans l'intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel».

    L'exclusion du fait politique fait encore débat parmi les spécialistes, ainsi que le souligne Bernard Bruneteau, car elle conduit à exclure par exemple le massacre des Hutus modérés du génocide des Tutsis en 1994 et elle fait fi d'un constat évident : «les génocides commis contre des groupes raciaux, ethniques ou religieux le sont toujours à la suite de conflits et à partir de considérations idéologico-politiques».

    L'auteur met en garde contre une double dérive :

    – La première, ultra-restrictive, voit dans l 'Holocauste (l'extermination des Juifs) le seul véritable génocide; elle établit par exemple une différence entre la prétendue «rationalité» des crimes staliniens, commis au nom d'un idéal honorable, et l'absolue «irrationalité» des crimes nazis,

    – La seconde, extensive, conduit à qualifier de génocide ou de crime contre l'humanité tous les méfaits d'une certaine ampleur au risque d'enlever toute pertinence à ces concepts.

    Aux origines de la violence du XXe siècle

    «à titre rétrospectif, le XXe siècle peut s'assimiler au règne de la violence paroxystique», rappelle Bernard Bruneteau. Mais le surgissement de cette violence a été préparé par des éléments du siècle précédent : «L'ère impérialiste qui voit la nouvelle pensée raciste justifier un expansionnisme colonial sanglant inaugure en effet les massacres administratifs; la guerre de 1914 qui combine animalisation de l'ennemi, violence extrême et mort de masse débouche par ailleurs sur la brutalisation des sociétés européennes».

    Bernard Bruneteau revient bien évidemment sur les massacres liés aux conquêtes coloniales, en Algérie, en Afrique noire, en Australie,... sans parler des guerres indiennes livrées par les Américains aux premiers habitants de leur pays.

    «Si la majorité des massacres de l'ère coloniale ne relèvent pas de la stricte catégorie du génocide», note Bernard Bruneteau, «l'indifférence dans laquelle ils se déroulèrent ne se sépare pas toutefois d'une forme d'idéologie, et qui plus est à visée universaliste»... C'est au nom du «peuple souverain» que des États comme la France ont entrepris de soumettre les peuples non européens.

    Les guerres coloniales ont été justifiées en invoquant le darwinisme social, excroissance monstrueuse de la théorie de la sélection naturelle de Charles Darwin, et la vocation des «races supérieures» à dominer les autres.

    Le succès de ce genre de théorie a été rendu possible par la sécularisation des sociétés européennes et l'affaiblissement de la morale chrétienne, avec pour conséquences le rejet de la compassion en politique et la désacralisation de l'être humain.

    La Grande Guerre de 1914-1918, en atteignant un seuil de violence sans précédent, a également contribué à chambouler les consciences. «Lieu de l'hécatombe et de la terreur la plus insupportable, la bataille des années 1914-1918 a rendu banale la disparition de millions d'hommes, faisant accepter par exemple que la moitié des morts de la guerre n'aient pas de sépulture. Le consentement à la mort de masse est indissociable de la désacralisation subite de la vie humaine», note Bernard Bruneteau.

    Ces préambules permettent à l'auteur de dérouler le fil des événements tragiques qui ont jalonné le XXe siècle, du massacre des Arméniens à celui des Tutsis, en passant par les liquidations de masse en URSS, la Shoah et le génocide cambodgien.


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    Elles ont conquis le monde - Paru aux éditions Arthaud

    Les Grandes Aventurières d'Alexandra Lapierre et Christel Arthaud est un livre captivant et plein d'esprit qui retrace tout en images le parcours de 32 femmes hors du commun : des aventurières d'un type nouveau qui tordent le cou aux tabous de leur époque et revendiquent le droit d'être géographes, botanistes, ethnologues... Bref des exploratrices à part entière !

    "Quel rapport entre la baronne danoise Karen Blixen et Catalina de Erauso, la nonne soldat guerroyant en Espagne au temps du Siècle d'or ? Entre Alexine Tine, la flamboyante aristocrate hollandaise, campant parmi ses serviteurs dans les déserts d'Egypte, et Margaret Fountaine, la vieille demoiselle chassant le papillon en Amazonie ? A travers l'espace et le temps, qu'ont-elles en commun, toutes ces femmes aux personnalités si différentes ? Sinon ce talent-là : savoir reconnaître leur instinct et soutenir leur désir. Ne laisser personne - aucun être, aucune idée, aucune peur - les détourner de leurs rêves et les dépouiller de leur âme. Oser."  Alexandra Lapierre


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    Les Grandes Aventurières
    Destins de légende
    Frédérique Chevalier

    Certaines, connues ou pas, vivantes ou décédées, sont entrées dans l'Histoire, chacune à sa manière, par un exploit sportif, une conquête de l'inutile, une prouesse scientifique, une performance artistique, voire une aventure politique, amoureuse, et bien d'autres actes ou actions.
    Hors du commun ; tel était l'idée des 17 femmes décrites dans le livre que je viens de terminer : « Les grandes aventurières ».
    Ces femmes, de diverses époques, ont marqué le temps et les esprits.
    De par leurs actions, leur attitude, elles ont contribuées au fil du temps, à faire évoluer l'image de la femme et de la condition féminine.
    Elles sont devenues des « légendes », et les héros ne meurent jamais.

    Frédérique Chevalier est l'auteur de ce recueil d'environ 230 pages.
    Elle est journaliste, historienne de formation et passionnée par l'histoire des femmes.
    Très facile à lire, cet ouvrage regroupant ces faits est illustrée d'une image de chacune de ces aventurières.

    Qui sont-elles ?

    Alberte-Barbe de Saint-Baslemont, l'épée de Dieu
    1607 - 1660

    Anne Bonny, pirate des Caraïbes
    1697 environ - 1720 environ

    Jeanne Baret, la voyageuse des Lumières
    1740 - 1803

    Marie-Angélique Duchemin, une citoyenne en guerre
    1772 - 1859

    Calamity Jane, la légende de l'Ouest
    1852 - 1903

    Alexandra David_Néel, dans les pas de Bouddha
    1868 - 1969

    Marie Marvingt, la fiancée des Airs
    1875 - 1963

    Mata Hari, espionne et courtisane
    1876 - 1917

    Isabelle Eberhard, l'âme nomade
    1877 - 1904

    Amélia Earhart, le vol du cygne
    1897 - 1937

    Anita Conti, Atlantique passion
    1899 - 1997

    Ella Maillart, l'appel du voyage
    1903 - 1997

    Annemarie Schwarzenbach, l'ange de la révolte
    1908 - 1942

    Diane Fossey, une femme parmi les gorilles
    1932 - 1958

    Valentina Terechkova, la prolétaire de l'espace
    1937

    Isabelle Autissier, destinée océane
    1965

    Laurence de la Ferrière, conquérante des neiges éternelles
    1957


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  • GRACE O'MALLEY
    T1


    Dans l' Irlande du début du XIX siècle, Grace O'Malley, 15 ans, se voit contrainte, pour éviter la ruine à sa famille, d'épouser Bram Donnelly, un seigneur anglais. Malgré l' attirance qui la lie secrétement à Morgan, le meilleur ami de son frère aîné, elle s'efforce d' être une bonne épouse et tombe bientôt enceinte. C' est alors qu' elle découvre une facette inconnue de la personnalité de Bram : violent, il n'hésite pas à la frapper malgré son état. A la naissance de leurs jumeaux, un garçon et une fille, Bram est fou de joie d'avoir un héritier, mais celui-ci meurt huit jours après, fragilisé par les mauvais traitements subis par sa mère durant la grossesse. Désespérée, trompée et humiliée, Grace veut redonner un sens à sa vie. Bravant l' interdit de son mari, elle va s'engager, aux côtés de Morgan et de son frère, dans la lutte pour la libération de l' Irlande.

    LOIN DE L' IRLANDE
     T2


    Veuve de fraîche date, Grace O'Malley embarque sur l' un des bateaux de la famine qui emmènent des milliers d' Irlandais loin de leur île, frappée par la guerre et la misère, vers le Nouveau Monde. Ce départ est un déchirement pour la jeune femme : non seulement elle quitte sa terre natale, mais elle doit laisser derrière elle son père et son fils nouveau-né, trop faible pour supporter le voyage. Au terme d' une éprouvante traversée, Grace arrive enfin à New York. Elle y retrouve son frère Sean, qui l' attend depuis des mois. Mais alors que celui-ci est enthousiasmé par l' énergie qui émane de la grande ville, Grace découvre l' autre versant du rêve américain, avec son cortège de misère et d' injustices.

    EN ATTENDANT L' AUBE
     T3


    Elle a franchi un océan pour fuir l' Irlande, dévastée par la famine et les exactions des Anglais...
    Hantée par la disparition de Morgan, l' amour de sa vie et le père de ses enfants, héros de l' indépendance irlandaise, Grace O'Malley a découvert à New York les dures réalités qui attendaient les dernières vagues d' immigrants : chômage, misère, exploitation éhontée, discriminations de tous ordres. Des débuts plutôt rudes dans le Nouveau Monde.
    L' existence de la jeune Irlandaise semble pourtant s' éclairer lorsqu' un brillant officier de marine, tombé amoureux d' elle, la demande en mariage. Elle traversera l' Amérique pour le rejoindre à San Francisco. Elle ignore encore qu' elle devra affronter bien des embûches en attendant cette aube qu' elle appelle de tous ces voeux


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